RGPD: Les nouvelles responsabilités des sociétés face aux exigences de protection des données


Depuis l’entrée en vigueur du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) en 2018, les entreprises et organisations sont soumises à de nouvelles obligations pour assurer la protection des données personnelles de leurs clients, employés et partenaires. Décryptage des principales responsabilités à prendre en compte pour se conformer à cette réglementation européenne.

1. Désigner un Délégué à la protection des données (DPO)

Première étape clé pour une entreprise soumise au RGPD : la nomination d’un Délégué à la protection des données (DPO). Ce responsable veille au respect du règlement et sert d’interlocuteur privilégié entre l’entreprise, les personnes concernées par les traitements de données et les autorités de contrôle compétentes, telles que la CNIL en France.

Le DPO peut être un employé de l’entreprise ou un prestataire externe. Dans tous les cas, il doit disposer d’une expertise juridique et technique suffisante pour remplir ses missions dans le domaine de la protection des données.

2. Mettre en place une gouvernance des données appropriée

Les entreprises doivent s’assurer que leurs processus internes garantissent une gestion sécurisée et transparente des données personnelles qu’elles traitent. Cela passe notamment par :

  • La rédaction d’une politique de confidentialité accessible et compréhensible pour les personnes concernées par les traitements de données;
  • La mise en place de procédures pour répondre aux demandes d’exercice des droits des personnes concernées (droit d’accès, de rectification, à l’oubli, etc.);
  • La tenue d’un registre des traitements de données personnelles réalisés par l’entreprise, permettant d’identifier les finalités, les catégories de données traitées et les mesures de sécurité mises en œuvre.

3. Assurer la protection des données dès la conception et par défaut

Le RGPD introduit le principe du « privacy by design », qui impose aux entreprises de prendre en compte la protection des données dès la conception d’un produit ou service impliquant le traitement de données personnelles. Concrètement, cela signifie qu’il faut :

  • Minimiser la collecte des données personnelles au strict nécessaire pour atteindre les finalités prévues;
  • Mettre en place des mécanismes permettant aux utilisateurs de contrôler l’utilisation et la diffusion de leurs données;
  • Réaliser une Analyse d’impact relative à la Protection des Données (AIPD) pour évaluer les risques potentiels sur la vie privée et déterminer les mesures techniques et organisationnelles appropriées à adopter.

4. Sensibiliser et former les collaborateurs au RGPD

Pour garantir une mise en conformité effective et pérenne, il est essentiel de développer une culture de la protection des données au sein de l’entreprise. Cela passe par :

  • La sensibilisation des dirigeants et collaborateurs aux enjeux du RGPD et à leurs responsabilités individuelles en matière de protection des données;
  • La formation régulière des personnels impliqués dans le traitement des données personnelles, afin qu’ils maîtrisent les bonnes pratiques à adopter et les procédures à suivre en cas d’incident;
  • L’évaluation régulière des compétences et connaissances des collaborateurs sur le RGPD, afin d’identifier les besoins de formation complémentaire.

5. Signaler les violations de données aux autorités compétentes

En cas de violation de données personnelles (accès non autorisé, perte, divulgation ou altération), le RGPD impose aux entreprises concernées de signaler cet incident à l’autorité de contrôle compétente (la CNIL en France) dans un délai maximum de 72 heures après en avoir pris connaissance. Si la violation est susceptible d’engendrer un risque élevé pour les droits et libertés des personnes concernées, celles-ci doivent également être informées sans délai.

Pour répondre à cette obligation, les entreprises doivent mettre en place une procédure interne claire pour détecter, analyser et signaler rapidement les violations de données aux instances compétentes.

6. Gérer les relations avec les sous-traitants

Le RGPD impose également aux entreprises qui font appel à des sous-traitants pour le traitement de données personnelles de s’assurer que ceux-ci offrent des garanties adéquates en matière de protection des données. Ainsi, il convient de :

  • Intégrer des clauses contractuelles spécifiques sur la protection des données dans les contrats avec les sous-traitants;
  • Veiller au respect des obligations du RGPD par les sous-traitants, notamment en matière de sécurité informatique et de gestion des risques;
  • Prévoir des mécanismes d’audit et de contrôle pour vérifier la conformité des traitements effectués par les sous-traitants aux exigences du RGPD.

En somme, le RGPD impose aux entreprises de nouvelles responsabilités en matière de protection des données personnelles, nécessitant une adaptation continue et rigoureuse de leurs processus internes et une vigilance accrue vis-à-vis de leurs partenaires et sous-traitants. La mise en conformité avec ce règlement européen est certes exigeante, mais elle constitue un gage de confiance et un avantage concurrentiel pour les entreprises qui sauront relever ce défi.


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